Exposition de l’artiste Pablo Corréa du 9 janvier au 11 mars 2019

L’Art de pablO

  • vernissage de l’exposition : vendredi 11 janvier à 18h

PablO ne peint pas pour se distraire. Il avance avec une passion intègre, en quête de cette lumière lointaine. Peintre, il est un observateur attentif de ses contemporains. Il sillonne la nature pour y planter son chevalet et travailler sur le motif, il s’amuse lors de performances à faire jaillir de sa mémoire des univers remplis de personnages intemporels. Seule compte l’envie de révéler la beauté qui nous entoure. Son travail est en mouvement perpétuel, une remise en question permanente des aptitudes acquises. Il n’emprunte pas un chemin, préférant faire feu dans toutes les directions.

Autour de l’exposition :

  • 1 jeudi du musée : jeudi 31 janvier à 12h30
  • 2 visites commentées de l’artiste : mercredi 27 février et vendredi 1er mars à 15h

Une Terre Promise
Il a toujours été pour moi… un vrai grand artiste qui s’inventait et se continuait lui-même sans cesse
dans la féerie de vivre et de regarder. Et c’est cela qui est l’éternelle jeunesse…
J’ai toujours senti en lui ce silence des êtres purs, ce rassemblement de scrupules et de délicatesses autour du secret même de la vie1…
« Il suffit qu’un enfant de cinq ans… dessinât sur un album pour que quelque porte s’ouvrît dans la
lumière, pour que le château se rebâtît et que l’ocre de la colline se couvrît de fleurs2. »
Un temps plus tard, en ces lieux historiques où ses pairs, maîtres de la création picturale, sont réunis et honorés, PablO y vient prendre rang.

Peindre, comme tout acte artistique, est une vocation, une impérieuse nécessité pour soi-même, un besoin fondamental que l’on peut croire égoïste, à ceci près que l’oeuvre réalisée n’appartient plus à son auteur. Le beau naît d’une satisfaction aussi nécessaire que désintéressée. Cette vocation prend sa source dans l’éveil de la petite enfance, chemine avec son créateur jusqu’à ce que le livre de l’existence se referme. Dante assigne à chaque artiste la mission d’explorer à la fois l’enfer et le paradis. Au final l’artiste dira « J’ai oublié bien des choses inutiles. J’en ai appris d’essentielles. Peut-être
ai-je appris à regarder en moi-même3. »
Artiste discret, presque secret, PablO se livre peu, mais un coeur authentique bat sous sa tunique éclaboussée des mille couleurs de l’arc-en-ciel. Son univers flamboie en une polyphonie de coloris inattendus, audacieux et cependant médités, invités au festin afin de recréer la lumière qu’un moment il perçoit comme une révélation et qu’il va s’attacher à nous retransmettre. « Je rêve ma peinture, ensuite je peins mon rêve » avouait Vincent van Gogh. Ce moment de bonheur, de communion avec l’univers, il veut qu’il devienne joie pour le regard de l’observateur qui se pose, scrute, et pour lequel tout devient ordre supérieur : les tons les plus fortuits se complètent, se chérissent pour composer une
symphonie de sensations… alors cette lumière réinventée évoque l’instant volé à l’éternité.
Diderot soutient que l’art nous enseigne à percevoir dans la nature ce que notre oeil ne perçoit pas dans la réalité. Nous saluons chez PablO la faculté « d’un artiste qui a entrevu au milieu des théories décevantes et de l’anarchie latente, une Terre promise où il a pu travailler avec simplicité et amour4. »
Jean Alain Joubert
Décembre 2018
1 Léon-Paul Fargue, « Bonnard », Pour la peinture, Paris, nrf Gallimard, 1955, p. 98-99.
2 Max Jacob, Derniers poèmes en vers et en prose, Paris, Gallimard, 1961, p. 118.
3 Roger Bissière, T’en fait pas la Marie, catalogue de l’exposition Bissière à la Galerie René Drouin, Paris,
1947.
4 Georges Rouault, Sur l’art et sur la vie, chapitre « Noli me tangere, Cézanne », Paris, Folio essais, 2008
(Édition initiale Denoël/Gonthier, 1971), p. 55-56.

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