Invitée d’honneur du Salon International du Livre Gourmand 2014 : La ville de Parme.
Dans ce cadre le Musée présente une table de réception appartenant à la famille de Napoléon 1er. En effet, Marie-Louise d’Autriche, seconde épouse de Napoléon et Duchesse de Parme a dirigé le duché jusqu’à sa mort. Très appréciée par les parmesans, ce lien a permis de maintenir une union très forte entre la France et l’Italie. A cette occasion, le Musée Napoléon de Cendrieux prête quelques pièces tout à fait exceptionnelles (vaisselles, verreries et argenteries aux armoiries de l’Empire), ainsi qu’un buste en bronze de Marie-Louise d’Autriche. L’ensemble fait l’objet d’une mise en scène dans une des salles d’exposition du musée à partir de mobilier issu des collections.
L’exposition est à voir du 21 novembre au 1er décembre 2014
L’entrée sera gratuite pour les personnes munies de leur billet d’entrée au Salon
Les billets d’entrée au Salon donnent aussi droit, sur leurs présentations, aux visites thématiques organisées le Samedi et le Dimanche par le Service Ville d’Art et d’Histoire. Et en particulier pour les visites débutant à 14h intitulées « Cuisines secrètes dans la ville et talents gastronomiques » dans lesquelles est incluse la découverte de cette exposition.
< S’inscrire pour cela à l’accueil de la mairie rue Wilson.
Quelques explications sur ce que vous pouvez découvrir durant cette exposition…
Le style empire
Percier et Fontaine ont été associés aux styles Consulat et Empire. La manière dont ils ont dominé le style néo-classique en Europe n’est pas née spontanément, mais s’est élaborée au fur et à mesure sur une période de plus de trente ans. La première rencontre des deux amis remonte au séjour qu’ils firent à Rome avant la Révolution et pendant lequel ils firent le relevé de la plupart des monuments antiques ; ils sauront utiliser plus tard tous ces dessins afin de définir les caractéristiques de leur propre style. Très tôt, ils ont associé à leur travail le célèbre Jacob, car dés les premières années de la Convention le menuisier leur demandera le dessin d’un mobilier républicain pour la tribune de la nouvelle assemblée : tout le style d’une époque en découlera. Après avoir d’abord dessiné nombres de projets pour des bordures de tissus ou de papiers peints, les deux architectes peuvent enfin se lancer dans l’aménagement d’habitations pour des riches ambassadeurs ou des financiers comme Ouvrard, Gaudin, Dumoulin ou Chauvelin. La chance a voulu que l’hôtel du marquis de Chauvelin soit situé rue Chantereine, tout à côté de celui de Madame Bonaparte, et qu’elle ait demandé à le visiter. L’épouse du tout nouveau Premier Consul cherche précisément un architecte pour son château de Malmaison qu’elle vient d’acquérir et qu’il s’agit de mettre au goût du jour. Les deux compères lui sont présentés par l’intermédiaire d’Isabey et ils entrent ainsi dans cette maison qu’ils vont réaménager avec goût, rendre célèbre, et dont la réputation traversera toute l’Europe. Satisfait de leur travail, Bonaparte nomme les deux architectes du Gouvernement en janvier 1801. Si Fontaine reste l’homme de chantier, celui qui dirige les travaux reste en relation avec les clients, Percier joue le rôle de l’homme de cabinet et réalise tous les dessins dont se servira son ami. De cette étroite collaboration naîtra le style Empire répandu en France et dans le monde entier.
Source : Musées et domaine nationaux du palais de Compiègne
L’orfèvrerie
Le démarrage de l’orfèvrerie reste très lent et il faut attendre l’exposition des produits de l’industrie de 1802 pour la voir reprendre sa place parmi les industries de lux. Henry Auguste et Jean-Baptiste-Claude Odiot reçoivent tous deux cette année-là l’unique médaille d’or remise à cette occasion. Fils d’orfèvres de l’Ancien Régime, ils sont reçus tous deux maîtres en 1785.
L’EMPIRE ET SES FASTES ouvrent une page de gloire pour Odiot, sous la houlette de Jean -Baptiste Claude, petit fils de Jean Baptiste Gaspard, qui verra son extraordinaire talent récompensé par les prestigieuses commandes de l’Empereur et de sa famille : le sceptre et l’épée du Sacre, le berceau du Roi de Rome, les immenses services de Madame Mère et de Pauline Borghese, le service de campagne de l’Empereur
LES MODELES ELABORES par Odiot à cette époque sont marqués par le retour à l’antique et l’usage très fréquent du vermeil, et comptent sans conteste parmi les plus belles créations que l’orfèvrerie française ait produite. La réputation d’Odiot traverse alors les frontières de l’Empire et lui ouvre les portes de toutes les Cours d’Europe.
CHARLES NICOLAS ODIOT sera le digne successeur de son père et deviendra le fournisseur attitré du Roi Louis-Philippe et de la famille d’Orléans. Il excellera dans le retour du style rocaille.
SON FILS GUSTAVE devient à son tour l’orfèvre des grands et des puissants. C’est lui qui réalisera la plus grande commande que la Maison Odiot ait jamais reçue: pas moins de trois mille couverts en or pour Saïd Pacha, vice-roi d’Egypte. C’est encore lui qui obtiendra le titre de Fournisseur de la Cour de Sa Majesté Impériale le Tsar. Il est le dernier des Odiot à tenir les rênes de l’entreprise. De père en fils, les Odiot auront dirigé l’entreprise jusqu’en 1906, soit pendant plus de deux siècles!
SI L’HISTOIRE D’ODIOT est exceptionnellement riche, jalonnée de rencontres avec des grandes figures de l’Histoire, elle doit être d’abord et surtout source d’inspiration et d’incitation à la recherche incessante de la belle œuvre, parfaitement exécutée.
ODIOT EST UN CAS UNIQUE au monde de préservation d’un savoir-faire exceptionnel qui s’appuie sur une collection inégalable de moules et de dessins, constituée au fil des siècles, à la faveur de prestigieuses commandes.
CETTE BELLE ET LONGUE HISTOIRE est aussi le fruit d’artistes qui, à leur époque ont osé créer, mariant l’audace, la virtuosité et l’harmonie. Les œuvres signées Odiot présentes dans les plus grands musées du monde en attestent.
POUR CEUX QUI AUJOURD’HUI écrivent la suite d’une telle épopée, il s’agit donc de perpétuer mais aussi d’innover et de transmettre, autant de maître-mots pour un maître-orfèvre qui inscrit son nom sur les étincelantes formes d’argent, de vermeil et de bronze depuis plus de trois cents ans … et pour longtemps encore, car le bel ouvrage transcende les modes et se joue du temps qui passe.
Source : Histoire Odiot
Les armoiries de l’Empire
LES SYMBOLES DU POUVOIR VICTORIEUX
Les signes et les symboles qui ont été choisis au lendemain de la Révolution pour affirmer le pouvoir politique impérial remontent à l’Antiquité. Mais leur graphisme et leur juxtaposition en font des images d’une force inhabituelle dont l’écriture a été réglée par les deux grands architectes du régime, Charles Percier et Pierre-François Fontaine ; dans leur discours simple et clair, qu’il soit plastique ou écrit, ils ont fait de l’unité de goût l’un des vecteurs de l’identité nationale. Comment ces images qu’ils ont construites se sont-elles répandues des lieux publics jusqu’à l’habitat privé ?
SOUS LE RÈGNE DE NAPOLÉON, L’ART DÉCORATIF PREND UNE VIGUEUR NOUVELLE : LES MEUBLES ET OBJETS SONT ORNÉS D’IMAGES SIMPLES ET FORTES, TIRÉES DE LA MYTHOLOGIE ANTIQUE, QUI VONT BIEN AU-DELÀ D’UNE FONCTION PUREMENT DÉCORATIVE.
Au sortir de la Révolution, l’environnement quotidien se caractérise par une nécessaire sobriété des formes. Les goûts simples de Bonaparte, chef emblématique des armées et du clan familial, s’accordent avec ce besoin de se concentrer sur l’essentiel : le fonctionnalisme domestique, déjà amorcé à la fin du XVIIIeme siècle, prend force de loi.
LE CHOIX DES EMBLÈMES IMPÉRIAUX : L’AIGLE ET L’ABEILLE
L’Empire s’affirme en adoptant la figure de l’animal par opposition à la fleur de lys royale. L’aigle renvoie au mythe des origines de Rome, fondatrice de la civilisation, et l’abeille à la lignée des rois mérovingiens. Ces images sacrées, expressions totémiques du pouvoir, ont eu pour fonction de désigner le chef politique, sauveur héroïque, héritier direct de l’Antiquité, et de donner à sa victoire une dimension collective et historique
L’IMAGE POLITIQUE AU QUOTIDIEN
La feuille de laurier, la palme, le bouclier, le casque, le trophée militaire sont des images ancestrales et récurrentes de victoire ; leur positionnement aux endroits stratégiques du meuble ou de l’objet, la clarté de leur dessin, leur donnent le statut d’emblèmes politiques compréhensibles par tous. La figure du guerrier associée à celles féminines, de la renommée et des sphinges, vigilantes gardiennes du régime, expriment les valeurs sur lesquelles s’est fondé le pouvoir : la force et le sérieux.
Leur répétition systématique permet une insistante intrusion dans les sphères les plus intimes de la vie privée.
Source : Les arts décoratifs